Ce vendredi 07 juillet, David Lappartient, Président du Département du Morbihan, a officiellement inauguré le contournement complet de Locminé avec la section de mise à 2x2 voies entre Porh Legal en Moréac et Siviac en Evellys.
Il était aux côtés de M. Pascal BOLOT, Préfet du Morbihan, de M. Benoît Rolland, Président de Centre Morbihan Communauté, de M. Bernard LE BRETON, Président de Pontivy communauté, de M. LAUDIC 1er adjoint du Maire de Locminé, de M. Yves BLEUNVEN, Maire de Grand-Champ, de M. Gérard CORRIGNAN, Maire d’Evellys ainsi que de plusieurs Conseillers Départementaux et en présence de M. Gérard Lorgeoux, ancien Vice-président du département du Morbihan.
L’opération de mise à 2 x 2 voies de la déviation entre Locminé et Siviac s’inscrit dans le programme TRISKELL qui prévoit l’aménagement d’un axe routier Nord-Sud à 2 x 2 voies pour la Bretagne et plus particulièrement pour les liaisons :
Ce programme TRISKELL représente 170 km d’itinéraire routier répartis sur trois branches centrées sur l’agglomération de Pontivy.
Sur la section Vannes/Pontivy, l’opération de contournement de Locminé fait suite :
L’aménagement du tronçon de 4,5 km inauguré aujourd’hui permet la finalisation du projet de contournement global de Locminé d’environ 12 km qui constitue l’un des chantiers les plus emblématiques par les moyens financiers qui y sont consacrés et par la complexité de préparation du chantier lui-même dans un contexte réglementaire complexe.
Le coût de la totalité des travaux est de 60 M€, dont 38 M€ pour la déviation de Locminé (avec échangeur RN 24). L’opération est entièrement financée par le Département du Morbihan, maître d’ouvrage.
Le projet de contournement et de mise à 2x2 voies entre Locminé et Siviac a été exécuté successivement en 3 phases :
Aménagement essentiel et structurant pour les communes concernées : Bignan, Locminé, Moréac, Naizin et Remungol (Evellys), ce projet était aussi l’un des chantiers les plus attendus du programme routier départemental prioritaire morbihannais.
En effet, la RD 767 qui relie Vannes à Pontivy et traverse Locminé connaît un trafic très important avec environ 13 000 véhicules dont 8 % de poids lourds/ jour.
De plus, cette voie revêt un caractère particulièrement accidentogène.
La création du contournement de Locminé et Locminé-Siviac avait donc pour objectif d’apporter confort et de sécurité à ses usagers.
La mise en œuvre de ce projet avait également pour objectif de désengorger le centre-ville de Locminé, d’améliorer le cadre de vie, les conditions de circulation, de fluidité et de sécurité sur ce secteur.
Ce tronçon débute au Sud de Locminé, au lieu-dit Les Fontaines/Kerfohro sur la commune de Bignan.
Il se raccorde à la Route départementale 767 actuelle au nord du hameau de Siviac (limite entre les communes de Naizin et de Remungol).
Il comprend la réalisation de cinq échangeurs ainsi que 11 ouvrages de passages supérieurs ou inférieurs qui assurent le rétablissement de voies communales et de routes départementales classées dans le réseau de desserte locale ou encore le franchissement de la RN24.
L’aménagement des 12 km de 2x2 voies étant aujourd’hui fonctionnel, cette section est finalement mise en service avec quelques mois d’avance sur le calendrier envisagé.
Désormais donc, les usagers allant et venant du nord du Morbihan, et plus globalement du Centre-Bretagne, ne sont plus dans l’obligation de transiter par l’agglomération Locminoise.
Le pays de Locminé reste néanmoins très accessible : 5 échangeurs ou demi-échangeur (Siviac) sont aménagés sur les 12 km de la nouvelle section. C’est donc une densité de point d’échange qui n’a rien d’équivalent avec un réseau autoroutier qui est souvent de l’ordre d’un échangeur tous les 25 km.
Pour autant, cette mise en service ne constitue pas la fin complète des travaux. Elle permet au contraire, jusqu’à la mi-octobre, de finaliser la requalification des voies aux abords de Siviac qui sont actuellement dans des configurations temporaires pour permettre le maintien de la circulation pendant le chantier. Par ailleurs, cela permettra de construire un ouvrage hydraulique de décharge qui permettra d’améliorer l’impact du remblai de la voie actuelle lors des phénomènes de crue de l’Evel.
Il faut noter également l’intervention indispensable du service départemental d’archéologie qui a su s’adapter au contexte de déroulé des phases pour lever les contraintes archéologiques par des diagnostics et des fouilles (voir ZOOM : Sous la route : dix ans d’archéologie).
Dans le cadre de l’objectif du département de finaliser l’aménagement de la RD 767 entre Vannes et Pontivy, une étude pré-opérationnelle va démarrer fin juin 2023.
Cette étude s’inscrit dans le processus de conduite et d’évaluation de projet défini dans le schéma départemental des mobilités voté par l’Assemblée départementale le 16 juin dernier. Elle doit permettre d’évaluer le besoin et donc l’intérêt du projet en le questionnant à différentes échelles afin de vérifier et justifier son opportunité, puis, de définir le parti d’aménagement le plus adapté dans une approche multimodale. Elle permettra de définir un (pré)programme d’aménagement de l’itinéraire, notamment des sections restant à aménager, dans une approche de développement durable des territoires.
Le Département a choisi de se doter de son propre service d’archéologie afin de répondre aux besoins de ses projets d’aménagements routiers.
Bénéficier d’un service archéologique interne au Département permet, non seulement, une réactivité plus importante et une plus grande fluidité dans la planification des projets, mais aussi une valorisation des résultats tant sur le plan scientifique qu’auprès des Morbihannais.
Le projet routier de la RD767 a impliqué au total plus de dix ans d’activités du service archéologie : depuis 2011 (diagnostic de l’échangeur du Barderff à Locminé) jusqu’en 2023 (fouille de Siviac, commune d’Evellys).
Six diagnostics archéologiques ont été réalisés par le service archéologie sur l’ensemble du tracé routier couvrant un peu moins de 100 ha prescrits par l’État (985 000 m²), dans le but d’attester ou non la présence de sites archéologiques en sous-sol.
Suite à ces opérations, cinq fouilles ont eu lieu, permettant d’investiguer un secteur du territoire auparavant très mal connu du point de vue de la Préhistoire et l’histoire ancienne. Ce sont presque 6 hectares qui ont nécessité une fouille archéologique, dont deux ont été portés par le service départemental et trois menées par d’autres opérateurs d’archéologie (Inrap et Archéodunum).
Les découvertes couvrent une très large fenêtre chronologique, depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours.
Ces investigations révèlent des données scientifiques inédites pour la période du Néolithique (5 000 – 2 200 avant notre ère), mais aussi sur l’âge du Bronze (2 200 – 800 avant notre ère), dans un secteur particulièrement méconnu jusqu’alors.
Les périodes gauloises et du début du Moyen-Âge ont particulièrement été mises en lumière. En effet, ces opérations archéologiques ont été l’opportunité de dévoiler un district sidérurgique majeur pour la région : une exploitation précoce du fer démarrant avec les Gaulois (les premiers à travailler ce nouveau métal, vers le IIIe siècle avant notre ère) et une exploitation intense au début du Moyen âge (du VIIe au XIe siècles). Au-delà de cette thématique minière, les premiers jalons permettant de restituer l’environnement du passé de la vallée l’Ével ont été posés ; ils témoignent de l’évolution des paysages jusqu’à nos jours.
À BIGNAN, Kerhuidel – les Fontaines, un habitat de l’âge du Bronze (vers 2000 av notre ère) a cédé la place à un village du Haut Moyen Âge ;
À BIGNAN, Gohvaria, c’est un hameau de forgerons du tout début du Moyen Âge qui succède à un habitat gaulois.
Sur le site de Siviac, à EVELLYS, dernier site fouillé, c’est une occupation préhistorique, de la fin du Néolithique, qui a été découverte. C’est aussi le paysage ancien de la vallée de l’Ével qui a pu être révélé de manière inédite, grâce à l’étude de la tourbe de la zone humide de Siviac.