À la suite de la grave crise financière
de 1926, le
Parlement autorise le gouvernement Poincaré à
procéder par décret « à
toutes suppressions ou fusions d’emplois,
d’établissements ou de services ».
Le décret-loi du 10 septembre 1926 supprime ainsi 106
arrondissements en
justifiant l’économie
réalisée par l’évolution des
communications :
« partout où les communes
possédaient le moyen convenable
d’établir
leur liaison avec l’administration centrale, la
sous-préfecture a été
supprimée… ». Cette réorganisation prend effet le 30
septembre de la même
année. En Bretagne, les villes concernées
sont Monfort, Vitré, Loudéac,
Quimperlé et Ploërmel. Dans
le Morbihan, le choix se porte sur l'arrondissement de
Ploërmel. Le
territoire est alors partagé entre les
sous-préfectures de Vannes et de
Pontivy. Le sous-préfet en place, Martin Marini, est quant
à lui rattaché à la
préfecture et reste en fonction jusqu’en
1928. |
Répartition
des cantons en 1926.
©
Archives départementales du Morbihan
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À la réforme administrative, s’ajoutent la même année deux autres réformes, celle de l’organisation judiciaire et celle de l’organisation pénitentiaire. L’arrondissement de Ploërmel possède depuis 1800 un tribunal d’arrondissement avec une compétence mixte, à la fois civile et correctionnelle. Un décret du 3 septembre 1926 supprime ces tribunaux d’arrondissement pour les remplacer par un tribunal départemental de première instance qui est en Morbihan divisé en deux sections l’une à Lorient pour les arrondissements de Lorient et de Pontivy, l’autre à Vannes pour ceux de Vannes et de Ploërmel. Cependant, le tribunal d’arrondissement est rétabli quelques années plus tard sous le nom de tribunal de première instance. Le même décret du 3 septembre 1926 supprime 218 prisons en France. Les prisons de Ploërmel et Pontivy sont alors supprimées, celle de Ploërmel est rattachée à celle de Vannes. Ces différentes mesures frappent de plein fouet la ville de Ploërmel qui voit également disparaître son bureau de recettes des finances. De toutes ces réformes qui modifient profondément les pratiques des administrés, le conseil général du Morbihan se focalise sur le seul aspect judiciaire. Pas un mot lors des sessions du conseil général n’est prononcé sur la suppression de la sous-préfecture. Les réformes sont rejetées également par les autres institutions locales. Là encore, c’est principalement la suppression du tribunal qui fait réagir. Ainsi, le conseil municipal de Ploërmel se réunit en session extraordinaire le 26 septembre 1926 pour faire part d’une protestation officielle. Le sénateur maire de Ploërmel et conseiller général du canton de Ploërmel, Louis Guillois se rend à Paris avec les autres représentants des villes frappées par les décrets prescrivant les suppressions pour rencontrer le président du Conseil. Celui-ci refuse de recevoir les délégations des élus. Le conseil d’arrondissement adresse, quant à lui, au gouvernement une motion signifiant son mécontentement. Le journal local « Le Ploërmelais » prend part au débat dans un éditorial où il proteste vivement contre ces suppressions. |