Au cours de l’été 57 avant Jésus-Christ, Publius Crassus, envoyé par Jules César, obtient des peuples d’Armorique une soumission quasi-totale garantie par des otages. Seuls quelques irréductibles résistent, dont les Vénètes, marins et habiles marchands qui disposent d’une flotte importante et font office de rouliers des mers. Aussi l’hiver venu, lorsque les Romains tentent de réquisitionner du blé, les deux préfets chargés de la collecte sont faits prisonniers par les Vénètes. L’affrontement devient alors inéluctable : cette capture livrant le prétexte à César pour attaquer les fiers armoricains.
Parallèlement à des opérations menées dans l’actuelle Normandie, César décide de s’attaquer aux Vénètes par " le sol ". Très mobiles, les Vénètes parviennent à s’échapper par la mer dès que nécessaire. Durant le printemps et l’été, les attaques menées par les Romains contre leurs villes fortifiées (" oppida "), comme à la pointe du Blair à Baden ou à Beg-an-Aud à Saint-Pierre-Quiberon, ne parviennent à emporter la décision.
Mais les Vénètes connaissent également bien le milieu maritime, notamment le phénomène des marées inexistant en Méditerranée. Leurs navires solides, construits en chêne et dotés de voiles en cuir, d’une proue et d’une poupe élevées, sont particulièrement bien adaptés à la navigation. Face à eux, la marine de Jules César est peu importante : ses navires légers, bas sur l’eau, se mouvant avec des rameurs, ne peuvent soutenir la comparaison. Aussi, l’hiver 56, César commande de nouvelles embarcations auprès des peuples gaulois du Poitou et de la Saintonge actuels, et fait revenir des galères de Méditerranée.
Un matin de septembre 56, tous ces bâtiments menés par Decimus Junius Brutus, le fils adoptif de César, se positionnent sur la côte pour affronter près de 220 navires Vénètes. César observe le combat du tumulus de Tumiac ou du cairn du Petit-Mont.
Aux environs de 9h, les Vénètes largement favorisés par le vent matinal, se lancent contre les Romains : leur stratégie vise à faire le plus de dégâts possibles en percutant les navires ennemis moins solides.
Brutus, encore au mouillage et donc plus ou moins acculé, tente alors de gagner le large, au risque de voir la supériorité des navires Vénètes s’exprimer. Il bénéficie bientôt d’un atout majeur : le vent faiblit jusqu’à s’arrêter et le combat naval reprend des allures connues, où l’expérience des Romains se fait jour ! Habitués aux manœuvres rapides et aux abordages violents, ils parviennent à déborder les Vénètes, rendant leurs vaisseaux inutilisables.
A la tombée de la nuit, la bataille s’achève sur une lourde défaite Vénète.