Daniel Buren aime dire que certaines de ses oeuvres empruntent le paysage. Cette notion vient du mot japonais Shakkei, qui désigne une tradition des jardins nippons consistant à inclure au travers d’ouvertures aux formes variées, sorte de fenêtres, le paysage proche et lointain de l’arrière-plan dans le jardin, en donnant une impression d’infini.
Le paysage, humblement emprunté, devient ainsi une composante du jardin, mais il n’a pas été approprié. C’est cette image qui est apparue bien plus intéressante à Daniel Buren que les termes habituels d’encadrement, d’inclusion, or il s’agit bien de cela : cadrer le paysage, l’environnement dans l’oeuvre, ou intégrer l’oeuvre dans un paysage.
Pour Daniel Buren, il y a paysage emprunté lorsqu’il y a osmose entre l’ajout et l’existant, ce terme renforçant sérieusement le fait que l’existant, même transformé, ne lui appartient pas.
Après avoir été sollicité par la Mairie de l’Ile d’Arz pour une intervention spécifique et après plusieurs visites sur le site, accompagné du curateur Joel Benzakin, Daniel Buren a pensé qu’il serait plus judicieux de proposer une série d’interventions, directement liées au contexte de l’île, à ses paysages, et qui pourraient rythmer les visites ou promenades du public.
Ces interventions extérieures, toutes réalisées in situ et dans les matériaux les plus simples, viennent ainsi ponctuer des lieux choisis et se présentent comme un parcours que l’on peut effectuer sans ordre véritable permettant de faire le tour de l’île et cela dans un laps de temps accessible à tous.