Un aperçu de l'histoire mouvementée du Morbihan
À Carnac, au bord de la mer, on peut voir le plus grand "champ" de menhirs existant aujourd'hui en France : plusieurs centaines de pierres dressées en alignements.
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Saint-Patern, premier évêque de Vannes
4 000 ans après les bâtisseurs de mégalithes, cette partie de la Gaule est habitée par un puissant peuple de fins navigateurs : les Vénètes. C'est l'origine du nom de la ville de Vannes (Gwened en breton), aujourd'hui chef-lieu du Morbihan. En 56 avant J.-C., les Vénètes sont battus par l'armée romaine de Jules César, qui commence ainsi la romanisation de la région.
Après l'effondrement de l'empire romain, le christianisme s'installe en douceur dans cette population déjà animée de profonds sentiments mystiques et religieux (druidisme notamment). Saint-Patern fonde l'évêché de Vannes en 398.
Pays de Waroch
Au Ve siècle, la péninsule armoricaine est conquise par les Bretons venus de l'île de Bretagne, aujourd'hui devenue la Grande-Bretagne. Le premier chef breton ayant laissé son nom dans l'Histoire était Waroc (ou Waroch), à la fin du VIe siècle. Dans la langue bretonne parlée à l'époque, son territoire s'appelle Bro Waroc ("pays de Waroc"), puis Broërec.
Ce territoire correspond à peu près à celui de l'actuel département du Morbihan, et Vannes en est la capitale. Plus tard, Nominoë, comte de Vannes, s'affirme et devient duc de la Bretagne toute entière en 845.
En 880, le nouveau comte de Vannes est Alain-le-grand. Il bat les Normands de la Loire à Questembert et se fait sacrer roi des Bretons. Le royaume indépendant de Bretagne est cependant appelé duché, et ses souverains successifs des ducs. C'est au cours du XIIe siècle qu'ils construisent le château de Suscinio, près de Sarzeau.
Aujourd'hui propriété du Département, il se visite et a retrouvé toute sa splendeur depuis que le Conseil départemental du Morbihan l'a fait renaître de ses ruines.
Une terrible guerre de succession
En 1341, Jean III meurt sans héritier, ce qui déclenche une longue guerre de succession entre le clan des Montfort, aidé par l'Angleterre, et celui des Blois, soutenu par le roi de France.
Dans le Morbihan, les villes de Ploërmel, Auray, Vannes et Hennebont sont le théâtre de nombreux combats. Les Montfort finissent par gagner.
Après le moyen-âge, le dernier souverain du duché indépendant de Bretagne est... une souveraine : la duchesse Anne.
Mariée au roi de France Charles VIII, elle est donc également reine de France. Cette union est aussi le symbole du rapprochement de la Bretagne et de la France. Après la mort de Charles VIII en 1498, Anne épouse le nouveau roi, Louis XII. Claude de France, fille d'Anne et de Charles VIII, deviendra elle aussi duchesse de Bretagne (mais pas souveraine) et reine de France en épousant François Ier. En 1532, les États de Bretagne réunis en assemblée officialisent le rapprochement de la Bretagne et de la France.
De l'Orient à Lorient
Sous le règne de Louis XIV, Colbert fonde la Compagnie des Indes en 1664, qui est à l'origine du port de l'Orient devenu aujourd'hui la ville de Lorient. À la Révolution française, une grande partie des Bretons et des Vendéens se soulèvent pour défendre leur régime et leur religion. C'est la chouannerie, dont un des chefs célèbres, Georges Cadoudal, est Morbihannais.
Après 1800, sous la monarchie de Juillet, le préfet Lorois fait entrer le Morbihan dans l'ère de la technique. Le train arrive en 1862. Au cours des deux guerres mondiales, beaucoup de Morbihannais donnent leur vie comme en témoignent le mémorial et le cimetière national de Sainte-Anne-d'Auray ainsi que le musée de la Résistance à Saint-Marcel.
Pour en savoir plus sur l'histoire du Morbihan et des Morbihannais, rendez-vous sur le site des archives départementales.